[Downtown] Boite : Blue Seagull

Basurto nota ce que lui indiquait Bouchra sur les caméras de surveillance. Il leva la tête quand elle évoqua la danse sur les tables. Il aurait sans doute fait un commentaire humoristique si les circonstances n’avaient pas été aussi tragiques.

Il s’approcha du cadavre et commença à inspecter la scène de crime. Une mabulance arriva sur la scène de crime et une psychologue commença à discuter avec le témoin ené tat de choc. Eun Mi et Mary Ann regardèrent Bouchra un peu gênées. L’événement avait refroidi net l’ambiance de la soirée qu’elles avaient passées.

- On va rentrer, annonça Mary-Ann. Tu n’as plus besoin de nous ?

Quelques secondes plus tard, Basurto revenait de la scène de crime pour donner à Bouchra l’identité de la victime

- Amber Johnson, 22 ans, elle ne vit pas très loin d’ici en centre-ville.

Bouchra vit sur le permis de conduire que tenait le sergent la photo d’une jeune femme blonde plutôt mignonne.

Bouchra acquiesça en soupirant à la remarque de son amie. La soirée était bel et bien terminée.

- Si il ya besoin de prendre vos témoignages, je vous appelle demain. Merci les filles.

Elle les serra dans ses bras quelques secondes puis les regarda partir en soupirant. Ce n'est vraiment pas comme ça qu'elle avait pensé finir la soirée.
Le sergent l’interrompis dans sa rêverie et elle se recomposa un visage professionnel.

- Vous avez remarqué le nouveau signe ? C'est celui de Samedi, une sorte d'esprit des morts si je me souviens bien de ce que j'ai lu cet après-midi. Il doit y avoir une raison à cette progression qu'il va nous falloir comprendre. Je suis également très inquiète quand à la rapidité de ce nouveau meurtre. Le coupable est en train de perdre contact avec la réalité, sans doute au profit de son délire mystique. Il va devenir encore plus dangereux et violent.

Moins prudent également, pensa-t-elle, ce qui leur permettrait de l'attraper. Mais combien de victimes ferait-il avant?

Elle observa la photo de la jeune femme et tenta de se souvenir si elle l'avait vue au Seagull dans la soirée.

Basurto fit une grimace en entendant le nom de l’esprit.

- Le Baron Samedi. C’est de lui que les Followers tirent leur nom. Le capitaine Riker va encore vouloir leur mettre ça sur le dos.

Les filles quittèrent la scène de crime et Basurto était plongé dans ses pensées en fouillant dans le portefeuille de la victime. Bouchra ne l’avait jamais vue, ni au Blue Seagull ni ailleurs. Aux pieds du sergent se trouvait le sac à main de la jeune femme blonde. Il y avait certainement trouvé le portefeuille qu’il était en train de fouiller désespérément. Si Bouchra le désirait, elle pouvait explorer la scène de crime plus en avant, Basurto lui assura qu’il ferait en sorte que personne ne la bloque. Sinon, il n’y avait plus qu’à appeler un taxi.

- Heureusement que ce ne sont pas les followers de Santa Claus, murmura Bouchra, acide.

Bouchra se rapprocha pour assister, sans rien toucher, à la fouille du sac. Puis toujours sans rien toucher, elle commença à inspecter les lieux. Elle n'avait jamais vu ces scène de crimes qu'en photo et il ne fallait pas laisser passer la chance de s'en empeigner.

Une fois terminé, elle revint vers le sergent pour lui proposer de se rendre avec lui au domicile de la victime.

Se replonger dans la scène de crime eut u moins le mérite de rendre la mémoire à Bouchra. Si elle n’avait vu la première d’entre elles que sur des photos, elle s’était bien rendue sur les lieux de la seconde, celle du meurtre de Robert Lampley.

Basurto retira une pile de babioles du sac à mains. Face à lui, Bouchra repéra tout de suite la dernière de ces babioles, celle qui se trouvait sous ses yeux à elles. Il s’agissait d’une carte de visite, elle reconnut le logo de la société Vera Ltd, la société du père de Robert Lampley.

La scène de crime, elle, était semblable aux autres. Le cadavre près d’un poteau sur lequel se trouvaient des serpents morts, des vévés dessinés à la craie, le brasier qui continuait à faire brûler des herbes aromatiques, … Le cadavre était poignardé et lacéré comme les autres, pourtant, Bouchra repéra des traces sur ses poignets qu’elle ne se souvenait pas avoir vue sur les autres cadavres : ça ressemblait à des entraves, des liens.

Pour le reste, la ruelle était parfaitement classique. Deux hôtels art déco formaient le coin avec Ocean Drive, ils semblaient être fermés tous les deux. Il y avait pas mal d’objets dans la ruelle : des poubelles, des cartons empilés, …. Bouchra remarqua que des traces plus claires au sol semblaient indiquer qu’un tas de cartons avait été déplacé récemment contre le mur d’un des hôtels.

- Oh merde, Amber !

La lumière traversa l'esprit embrumé de la jeune femme et faillit la faire tomber à la renverse de surprise. Elle prit plusieurs profonde inspiration avant de se relever.

- Vous vous souvenez de la fille avec laquelle est partie Lampley, sergent ? C'est elle. Il l'a gardé en vie un moment, elle a des ligatures aux poignets.
Et il a du la garder prés d'ici, je le vois mal la transporter sur sa moto.

Tout en réfléchissant aux implications sur le profil qu'elle tentait de dresser tant bien que mal elle lui indiqua les cartons déplacés, ne voulant toujours rien toucher par elle même.

Le sergent écarquilla les yeux et posa les yeux sur la victime comme s'il la voyait pour la première fois. Réfléchissant moins vite que Bouchra malgré sa sobriété, Il mit un instant pour se diriger vers les cartons. Il appela un agent en uniforme pour l'aider et, ensemble, il retirèrent la pile de caron pour révéler un soupirail qui menait dans le sous-sol de l'hôtel fermé. L'entrée n'était protégée que par une grille souple éventrée et permettait à à un homme de taille moyenne de passer moyennant quelques contorsions.

Basurto écarquilla les yeux une nouvelle fois et fixa Bouchra comme si elle était une sorte de magicienne, ou peut-être une mamba.

- Je vais chercher une lampe de poche.

Il se dirigea vers sa voiture et en revint avec une lampe torche. L'agent en uniforme qui l'avait aidé à retirer les cartons avait déjà sorti la sienne ainsi que son arme de service.

- Je passe devant, affirma Basurto avec une certaine assurance. Bouchra, vous n'êtes pas obligée de venir avec, mais votre coup d'oeil pourrait nous être utile.

Si Bouchra acceptait de venir, le dernier ordre serait pour l'agent en uniforme.

- Lopez, vous fermez la marche.
- Oui, sergent.

Le rôle de magicienne ne déplaisait pas à Bouchra mais, vu les circonstances, elle n'était guère d'humeur pour apprécier le moment.
Elle regarda ses collègues dégager le passage, finalement aussi surprise qu'eux. Elle accepta la proposition du sergent et sortie son smartphone flambant neuf de sa poche. Elle ne savait toujours pas s'en servir correctement et bataillais avec l'OS à chaque fois qu'elle voulait ne serais-ce que téléphoner.
Hier elle s'était débrouillé pour envoyer un message à Helen plutôt qu'au candidat à la mairie. Celle-ci, n'avait pas manqué de lui répondre en se moquant gentiment du contenu "fleur bleue" du message. Elle allait en entendre parler pendant des mois.
Depuis elle avait remis la puce dans son ancien téléphone et ne conservait "la bête" que dans l'espoir de la dompter un jour.

Mais disposer d'une autre lampe ne serait pas inutile. Elle savait que parmi la multitude de logiciel... non d'applications que contenais l'appareil, s'en trouvait une qui transformait le flash de l'appareil en lampe d'une étonnante puissance.

C'est finalement le dénommé Lopez qui lui fit la manipulation après qu'elle est lancé Tetris, son GPS et un épisode de Fargo.

- Désolée, je suis vraiment nulle avec ces machins, s'excusa-t-elle en glissant l'appareil dans la poche haute de sa veste, ne laissant dépasser que le flash.

Son statut de mambo en avait pris un coup, sauf si l'un des deux flics connaissait Silent Hill. Et vu qu'ils s’apprêtaient à descendre sous terre, ça n'était vraiment pas le bon moment pour voir remonter ce genre de souvenirs.

Après l’épisode de la lampe torche du smartphone, l’équipe put enfin se mettre en route. Basurto glissa dans le soupirail, aida Bouchra à se réceptionner au sol quand elle fit de même et l’officier Lopez suivit peu après.

Rues et autres lieux >[Downtown] Hôtel : The Casablanca