[South] Convenient Store de Craig Porterfield

Le trajet permit à John de faire le point sur ses objectifs à court terme. Faire parler Porterfield, rester en vie... pas forcement dans cet ordre.

Il savait qu'il jouait serré et que si il devait en venir aux mains avec ces gars, il lui faudrait faire très mal, très vite.

"Plus le moment de rigoler, Johnny" pensa-t-il en se garant sur le parking du magasin.

Prêt à réagir à n'importe quelle alerte, il descendit de la voiture et se dirigea vers l'entrée.

Ce type était vraiment pathétique. Mais il n'en était pas moins dangereux, avec sa bande de biker garde du corps. LE détective essaya de ne pas laisser paraître ses sentiments et se rapprocha du bureau.

- Monsieur Porterfield, salua-t-il.

Autant rester poli pour l'instant, surtout que son vis à vis faisait montre de cordialité, pour l'instant tout du moins. La dernières fois qu'il s'était retrouvé dans une telle situation, c'était au milieu d'une triade chinoise et John avait fini au fond d'un égout...

- Merci pour le service d'escorte, mais un simple coup de fil aurait suffit.

IL y avait longtemps qu'on ne l'avait pas, a ce point pris pour une truffe. Le PI se retint de briser les derniers os encore entier de Porterfield et décida de continuer à jouer le jeu.

- Elle n'avait rien à faire ici. C'est une discussion entre homme après tout.

Jouer le crétin macho lui venait assez naturellement. La faute aux série Z d'Hollywood qui regorge de ce genre de personnages.

- Joe est hors course, vous y avez veillé, et Davis aussi. Je compte bien reprendre en main le gymnase en effet. Y a des gosses qui ont de l'étoffe la dedans. Maintenant, si il y a moyen de se faire du blé facile, je suis jamais contre évidemment. Il doit y avoir moyen de mettre en place quelques match de temps en temps, pas vrai ?

Essayait-il de le faire parler et de lui tendre un piège ? Possible. Apres tout, rien ne disait que leur conversation n’était pas enregistrée.

- Exactement ce que votre gars proposait cet après midi, répondit finalement John. Mais je suis votre seul interlocuteur. Et je gère les gamins à ma manière. Pas de contacts directs, pas de traces. Correct ?

Il faudrait jouer fin pour piéger cette crapule mais en se plaçant dans l’échiquier, il y aurait moyen d’y arriver.

Oui… il voulait le faire parler et l’attirer. Ce gros tat de merde et de plâtre était moins idiot qu’il ne le laissait paraitre.
Le visage du privé se fit sérieux et il se rapprocha du bureau et s’y appuya dessus, bras tendu, pour se rapprocher de Porterfield. Sa voix était soudain plus basse et sèche.

- Et si on arrêtait de tourner autour du pot ? Vous organisez les matchs, je fournis les poulains. Ils feront ce que je leur dis. Sans risque et nous partageons les gains à la fin. C’est à prendre ou à laisser.

S’il laissait Poterfield lui marcher sur les pieds, il ne serait pas crédible. Mais si celui-ci prenait mal le mouvement, la situation allait dégénérer fissa.

La discussion commençait à ressembler à un combat de coq, sans violence mais tout autant d’égo. Malgré lui, John se prenait au jeu du gangster. Il avait l’impression d’être Jason Statham dans Snatch. En espérant que l’histoire se termine un peu mieux pour lui.

- Davis est accusé de kidnapping sur mineur et de violence. Et il a Mary Popins comme avocate. Vous croyez vraiment qu’il a la moindre chance de s’en sortir ? Il va passer les dix prochaines années entre quatre murs, au moins !

John ne répondit pas au première déclaration, Porterfiled n'aurai sans doute pas apprécié. La suite, par contre lui fit apparaître un rictus au coin de la bouche.

- Aucun soucis, mais ça va dans les deux sens. Je ne veux voir aucun de vos gars prés du gymnase.

Chacun chez sois et les gangsters seront bien gardés. Le deal passé, il n'y avait plus qu'à sortir d'ici rapidement pour retourner rapidement chez lui. En espérant que la sortie se fasse aussi facilement que l'entrée.

Ce gars ne tenait vraiment pas à ses dents et il fallut à John toutes ses ressources de calme pour ne pas les lui faire avaler une à une.
Au lieu de ça, il lui tendit une de ces cartes professionnelles sans même prendre la peine de lui répondre. Parfois, le mépris à du bon.

Si personne ne l'en empêchait, il retournerait à sa voiture en inspirant profondément pour chasser le stress. Au cas ou Porterfield ne tente de le doubler, il allait devoir se couvrir très rapidement. Il était à peu prés sur que la grosse enflure avec qui il venait de dealer n'était pas du genre à partager des gains.

Même si c'était contre ses principes, il allait devoir mettre les flics dans le coup. Mais qui ? IL connaissait un peu Gordon, pour avoir fait l'idiot sur scène avec lui quelques mois auparavant. Mais en pleine campagne, celui ci ne se mouillerai pas. Avec un grommellement exaspéré il envoya un SMS à Ben : "trouve moi le numéro du capitaine Connor".

Cela fait, il mit le contact pour retourner vers la maison de son avocate du soir... pour s'assurer qu'elle était bel et ben rentrée. Rien à voir avec ce que l'autre idiot venait de dire... rien.