Rues

Bouchra approuva, même s'il ne pourrait pas rouler éternellement.

- Je doute que ca soit une coïncidence, en effet. tu as fait courir quel bruit, apures de qui, exactement ?

Elle n'y croyait toujours pas mais il fallait aller au fond des choses de toute façon.

- Il doit savoir que tu la protège et veut l'atteindre ainsi.

Elle se demanda un instant quelle aurait été la décision de son père si Rexvani avait proposé un échange. Pas sur qu'elle ait envie de connaitre la vérité.

- Elle est toujours à l’hôtel ? S'il me suit depuis un moment, il pourrait la chercher la bas, maintenant que tu n'y es plus.

- J'ai contacté un des indics du sergent Velasquez du MDPD. Je sais qu'il a plusieurs connaissances au FBI à plusieurs niveaux difféerents. Son ancien partenaire, Harvey Meadows est devenu agent fédéral et lui même collabore assidûment avec l'équipe du SSA Edwin Connolly sur une affaire.

Milton n'avait pas l'air inquiet pour Ruth, au moins pas dans l'immédiat,

- Elle est toujours à l'hôtel mais elle va bientôt bouger. J'ai lancé la rumeur après que tu ais quitté l'hôtel. Si Rexvani ne te court après qu'à cause de ça, elle ne risque rien.

- Donc la nouvelle est passé par pas mal d’intermédiaires. Je sais que je donne l'impression de vouloir les innocenter à tout prix mais j'ai beaucoup de mal à croire que l'un d'eux puisse nous trahir.

Elle réfléchit un moment à la suite puis se décida finalement à partager d'autres informations.

- J'ai identifié une zone du port étroitement surveillé depuis quelques temps. Et pas par une société de sécurité qui a pignon sur rue. Je comptais y faire un tour ce soir discrètement. Si nous pouvions trouver la cargaison, ça réglerais une bonne partie des problèmes.

- Bien joué. Ca rlerait une bonne partie de nos problèmes effectivement, mais si on a Rexvani aux bottes, on risque de le mener tout droit vers une cargaison d'uranium et ça, c'est dangereux. A moins qu'il n'y ait un risque que la cargaison soit déplacée rapidement, je pense qu'il vaut mieux d'abord régler le problème Rexvani.

Il soupira une nouvelle fois.

- Et donc trouver le moyen de mettre la main sur lui.

Logique. Conduire un agent des renseignement iranien à une cargaison d'uranium n'était pas la chose la plus intelligente à faire.

- Je suppose qu'il va falloir que je m'accroche à un hameçon alors? Parce que si je suis a peu prés sure qu'il ne me tirera pas dessus à vue, ça n'est pas le cas pour toi ou pour Ruth.

Quelque chose lui disait que cette proposition allait le faire grimper aux rideaux.

Si la Camarro avait été pourvue de rideaux, Milton se serait vite retrouvé au sommet.

- Non, il ne va pas te tirer dessus directement, il va te torturer jusqu’à ce que tu lui dises tout ce que tu sais. Et après il t’abattra.

Il secoua la tête vigoureusement.

- C’est de l’inconscience.

Avoir un papa surprotecteur n'était pas dans les habitudes de Bouchra et elle ne savait pas bien réagir a cette attitude. C'était agaçant mais aussi étrangement rassurant.

- Il va me torturer avec de la poésie Soufi? Si tu as une autre idée, je suis preneuse. Parce que je ne vois pas bien comment faire autrement. Et je n'ai aucune envie qu'il s'en prenne à quelqu'un d'autre pour nous atteindre. A commencer par Maman !

Juste après avoir prononcé ces mots, elle se rendit compte que si l'iranien en savait assez sur leur famille, sa mère constituait la parfaite monnaie d'échange. Elle essaya de raisonner la vague de panique qui lui fouillait soudain les entrailles, sans grand succès.

La camarro avait rejoint l’Interstate 95 et roulait à 190 km/h.

- Ne le sous-estime pas. J’ai vu dans quel état il a laissé une de ses victimes à Bagdad, je te promets que ce n’était pas beau à voir.

La mention de la maman de Bouchra fit réfléchir Milton qui prit la première sortie en direction de Hialeah.

- Il faut qu’on essaie de garder la tête froide, toi comme moi. Je ne pense pas qu’il s’en prendra à maman parce qu’il sait que je suis là et que je ne te laisserai pas échanger ta vie contre celle de ta mère. Il a besoin de t’atteindre de façon plus directe.

Il n’en restait pas moins qu’il prenait toujours la direction de la maison Mobasheer, sans doute autant pour se rassurer lui que Bouchra.

- Il a échoué une fois et il va certainement tenter sa chance à nouveau. Mais cette fois, il sait qu’on l’attend. Si on se sert de toi comme appas, il aura certainement prévu cette éventualité et le piège qu’elle implique. Ou il se mettra hors de portée ou il sortira l’artillerie lourde.

La camarro arrivait en vue de la maison Mobasheer qui semblait aussi calme que d’habitude.

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