[Downtown] Restaurant japonais L'étoile céleste

- Je peux aussi prendre ce chèque, te flinguer, et me barrer. Qu’en penses-tu ?

Lexie continuait de se donner du temps. Est-ce que tout ceci était très déontologique ? Est-ce qu’il la laisserait tranquille une fois qu’elle se serait barrée avec une modique somme de 10 000 dollars ? Non, c’était typiquement le genre de groupuscule à vouloir récupérer l’argent après s’être fait entuber. C’était obligé. Ou alors, elle le flinguait et peut être que personne ne saurait qui avait fait le coup.

Pouvait-elle le faire ? Assurément, non. Jamais elle n’avait tué quiconque, et surtout pas pour un putain de chèque, fut-ce-t-il à cinq zéros. Bref, il fallait se barrer de là en attendant de prendre une décision. Elle soupira avant de déclarer, plutôt froidement :

- Lève toi et monte dans le pick up, au volant, on se casse, prend ton chéquier avec toi. Je vais considérer ton offre, ailleurs que dans cette ruelle.

Elle s’efforçait de faire la dure à cuir, mais c’était surtout la présence du chien qui tenait en respect ce trou du cul. Et ça, elle le savait parfaitement. Elle se recula donc de deux trois pas, histoire de le laisser se redresser sans qu’il ne tente de lui ravir son arme. Certes son chien était vivace, mais elle préférait se donner toutes les chances.

Lexie écoutait le petit baratin de l'asiatique. Elle devait reconnaître qu'il n'avait pas tord. Elle jouait de trop avec le feu. Finalement, elle le fit se garer sur le bas côté, plutôt loin de leur point de départ. Mais ce gars était entrain de l'énerver doucement avec ses réflexions à la con et sa façon d'être. Et puis qu'est-ce qu'ils étaient entrain de faire à sa "cible" ? Pouvait-elle laisser cette jeune femme aux mains de pareils types ?

- J'ai prit une décision, fit-elle brusquement, prenant le parti de ne pas répondre à ses menaces à peines voilées. Dis moi ce que tu sais sur Anoko, et je ne te fais pas de mal. Sinon, je laisse Duck jouer avec toi.

Elle en avait marre. Le chèque était tentant, mais c'était qu'un cadeau empoisonné. Cela la lierait à ce gang d'une manière financière, et rien ne disait que cet argent n'était pas surveillé par les fédéraux. Sans parler du fait qu'ils chercheraient surement à lui reprendre le pognon tôt ou tard. Quoiqu'elle allait faire, elle s'était mis un gang dangereux à dos en s'attaquant à un de ses membres. Donc foutue pour foutue, autant que ce soit d'une manière plus noble dans son cheminement personnel et moral. Après tout, elle se devait d'être meilleure que son frère, non ?

Elle allait jouer avec le feu en torturant ce type, mais il devait comprendre qu'elle ne reculerait devant rien pour avancer.

- Dernier avertissement, "l'ami", ironisa-t-elle.