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8 Messages de Ivana Petrovitch |
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Forum : Domiciles Sujet : [West District] Appartement d'Ivana Petrovitch Posté Le 09/03/2016 à 18:28:24 Réveillée péniblement par le beuglement bovin du camé d'à côté, je portai instinctivement la main sous mon oreiller avant de parvenir à capter quelque bride de conversation. Des questions de factures impayées, des réponses agressives et vaguement cohérentes, une porte claquée. Mon petit doigt me disait que les huissiers ne tarderaient pas à investir les lieux dans les jours prochains. Mon réveil, lui, me disait de me bouger le cul. Dix heures. J'avais trop dormi, et sentais déjà le mal de crâne poindre à l'horizon. Je sortis de mon pageot avec autant de mal que si j'avais pris une cuite la veille. Le haut-le-cœur en moins. Il faisait déjà bon dans l'appartement. Le soleil venait cogner sur les vitres de la cuisine et du salon. J'ouvris la fenêtre de ma chambre. Le volet manqua rejoindre le trottoir. Et moi avec. Il y avait vraiment trop de possibilités de mourir bêtement dans cette saloperie d'appartement. En faisant machinalement chauffer de l'eau et griller deux toasts, je m'aperçus de ma propre prise de possession de mon nouvel environnement. Et de la routine qui allait avec. Je sortis un sachet de thé noir. Une confiture bon marché du frigo. Et le tour était joué. J'entamais mon deuxième mug de thé lorsque, ma douche prise et ma chambre en ordre, je m'installai dans le canapé et entreprit d'allumer la télévision. Qui faisait la gueule. Tant pis. J'étais destinée à travailler et non à m'informer sur les nouvelles du jour. Il y aurait sûrement un café, au quartier asiatique, susceptible de proposer un écran avec les infos. Je l'espérais. A midi, j'étais maquillée, coiffée. Je me regardai longuement dans le miroir de ma salle de bain pour vérifier que tout était en ordre. L'illusion était presque parfaite. Bien sûr, ma morphologie me trahirait pour peu qu'on s'y attarde vraiment. Mais l'essentiel de mes missions d'infiltration, en tout cas dans leur aspect le plus délicat, se déroulerait la nuit. En l'occurrence, moins risqué pour ma couverture. Je ne pris pas la peine de chercher un nom chinois sur le net. Je prendrais un nom américain si on venait à me le demander. Et j'inventerais alors, sur le pouce, l'explication bidon d'une mère américaine et d'un père chinois qui ne m'aurait jamais reconnue... bla bla. Ce qui aurait aussi pour avantage d'expliquer ma physionomie "métisse". Ah ah, quelle belle métisse on a là. Je finis mon thé en enfilant un sweat bleu marine par dessus un jean serré et troué, une paire de Doc's usées. J'entassai mes clopes et mon briquet dans la poche droite de mon sweat, quelques billets dans la poche arrière du jean. Et des écouteurs. Ah! Et le chewing-gum pour ruminer vulgairement, comme toute jeune étudiante incomprise qui se respecte. Et c'est parti. [Appart' => Fire Bird] |
Forum : Archives Sujet : Seattle - Freelancer - Aria Rine Posté Le 07/03/2016 à 13:37:12 Bienvenue miss! |
Forum : Hors Jeu Sujet : Prochaine IRL (2016) Posté Le 07/03/2016 à 13:32:28 Dispo en mai, et présente en région parisienne pour mon stage. |
Forum : Domiciles Sujet : [West District] Appartement d'Ivana Petrovitch Posté Le 05/02/2016 à 22:26:26 (< Bureau) La rue était déjà sombre, l'air humide, lorsque j'arrivai devant mon bâtiment. Je pressentais l'arrivée de cette pluie chaude et grasse qui ne m'avait pas quittée depuis mon arrivée en ville. En atteignant les escaliers, je ne pus m'empêcher de constater - à en juger par les grincements de pageot qui faisaient trembler la cloison - que le petit couple du rez-de-chaussée s'était rabiboché. Je souris en montant les marches. La journée avait été bonne. Le Capitaine m'avait filé une mission qui me bottait parfaitement. Le croissant du matin me rappelait constamment à ses souvenirs, présageant une nouvelle tradition matinale. J'étais gonflée à bloc. Si bien que lorsque j'aperçus, en entrant chez moi, la fenêtre de ma cuisine toujours ornée d'une doublure en chatterton façon toile d'araignée, mon moral n'en fut même pas atteint. Je comptais d'ailleurs repousser ce problème à demain. De toute façon je ne craignais pas le froid. Et en plein moins d'août, les nuits sans chauffage étaient encore largement surmontables. Je m'allumais une clope en triant mon courrier. Mis la bouilloire en route. Que des pubs. Une lettre du boulot : paperasse administrative sans intérêt. Je mis toutes les saloperies de racolage commercial à la poubelle et "rangeai" la lettre un peu officielle dans un classeur à cet usage. Je me servis un thé noir dans un grand mug et allai poser mon fessier dans le canapé. Rapprochai le cendrier. Sortai mon bloc-note, déjà griffonné de mes principaux axes d'action. Pas besoin de faux-papiers, c'était déjà ça. Les chances pour que je me fasse contrôler par des flics étaient inexistantes, et je pouvais toujours leur faire comprendre discrètement que j'étais de la maison. Quant à la faune locale, nul doute qu'elle ne serait pas très regardante sur ce genre de détail. Mais j'avais besoin d'accessoires. J'avais commandé tout le barda utile depuis le laptop de mon bureau : perruque, maquillage, vêtements... J'avais même - en fin de service, histoire d'éviter l'affiche - regardé une de ces vidéos "Fashionmakeup" de mes deux pour donner un effet bridé à mes yeux rien qu'avec du maquillage. C'est fou ce qu'on pouvait faire, quand même, avec un coup de pinceau. Aux alentours de minuit, j'avais fini non seulement d'établir mon programme du lendemain, mais aussi d'éplucher le dossier de mission. Une fois écrasée ma dernière cigarette de la journée, je refermai le tout, et pris la direction de la salle de bain - ou plutôt le mètre carré de bain - pour les ablutions pré-nocturnes. Une fois débarbouillée, je m'affalai sur mon lit qui grinça de tous ses ressorts. Me glissai sous la couette, mon flingue sous l'oreiller, ainsi persuadée que je passerais enfin une nuit paisible. |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau d'Ivana Petrovitch Posté Le 10/11/2015 à 00:17:59 Au fil des lignes du dossier, choses se dessinaient. Prenaient forme. Je gravais toutes les informations utiles dans mon esprit. Notamment la carte du quartier Est, les différentes routes qui menaient au Firebird, les endroits notables, les ruelles et autres planques et échappatoires potentielles. Je notai qu'il me faudrait aussi me procurer le plan des égouts. J'évaluai aussi brièvement les différents endroits où les mafieux étaient susceptibles de se réunir, les commerces qu'ils pourraient détenir. Bien entendu, mon plan d'action se mettait en place au fur et à mesure. Etape par étape. Déformation professionnelle ou tendance paranoïaque naturelle? Je les soupçonnais toutes les deux de bosser en tandem. Première étape : un état des lieux incognito, sous l'apparence d'un individu "du coin". Une jeune femme au foyer asiatique faisant ses petites emplettes. Premier obstacle : je ne parlais pas un traître mot de leurs foutus dialectes. Je décidai que je trouverais une solution ultérieurement. L'essentiel n'était pas tant de me frotter à la population que de me fondre dans son environnement, observer ses coutumes, ses groupes sociaux et leur régulation. Et surtout, repérer les mongols. Vérifier les éléments du dossier sur place. Perfectionner mes cartes. Repérer les bouches d'égouts accessibles. Vérifier qu'il n'y ait pas de travaux que les données GPS n'auraient pas relevés, ni même de véhicules ou de mobilier présents là où il n'étaient pas censés l'être. Trouver des planques, ou même de simples points non-exposés. Et si possible, quelques spots en hauteur. Je me réservais deux jours pour tout ça. Ensuite viendrait la deuxième étape : l'infiltration à proprement parler, l'entrée sur le plateau de jeu en tant que pion précisément défini. En temps et en heure. Le passage du dossier qui concernait l'arme principale de la mafia - le Seraphin's Blood - était à mon grand regret bien trop peu détaillé. Apparemment il faisait la fortune des mafieux. Mais aussi le malheur de plusieurs familles d'étudiants morts de surdoses. Pas étonnant. A en juger par les premières observations des policiers et des médecins légaux, le Seraphin's Blood était - sans grande surprise - consommé de manière récréative, recherché pour ses effets proches du GHB, quoique plus puissant. Donc, mélangé à de l'alcool. La molécule active devait être vraiment très proche du GHB, qui a également la particularité d'entraîner des cas d'overdose une fois mélangé à l'alcool. Mais, a priori, je ne trouvais pas très malin de la part des chimistes qui bossaient pour les mondols (ou en tout cas qui avaient synthétisé la drogue) de créer une substance aussi dangereuse compte tenu du contexte festif de sa consommation. J'eus soudain un doute. Si ces morts étaient la finalité recherchée? Si de plus grandes affaires se cachaient derrière cette saloperie? Non... non non, au bout d'un moment, il faut savoir laisser sa parano au placard et se concentrer sur l'essentiel. Sur ce qui a du sens. Qui est tangible. Chiffré. Comme les résultats d'analyses. Tout s'expliquait. Le Seraphin's Blood était en effet composé de gamma-hydroxybutyrate, mais selon un dosage plutôt faible - par rapport notamment à la dose qu'il faudrait consommer pour parvenir aux effets traditionnellement recherchés du GHB. Mais, chose plus étonnante encore, il était mêlé à de la MDMA, drogue tout aussi récréative, aux effets comparables mais plus stimulante. Le tout donnait un tiers / deux tiers, respectivement. Pensé de manière "presque" raisonnable (si tant est que l'on puisse parler de raison). Et la consommation d'alcool en devenait un peu moins dangereuse que pour les cas de consommation habituels de GHB. Ce qui me frappa fut que pour le reste, pratiquement aucune trace d'autres molécules. Le bleu venait d'un colorant basique. Pur marketing, donc. On trouvait également des traces de sucre parfois, et d'autres substances parfaitement inoffensives destinées à couper la drogue, mais je la trouvais tout de même dangereusement proche de l'état de pureté. J'en déduisis alors qu'ils produisaient eux-mêmes et que le circuit de vente était très court. Un ou deux intermédiaires au plus. Alors soit ils faisaient venir le Seraphin's Blood directement d'Asie - j'émettais de sérieuses réserves quant à la Mongolie - soit ils le produisaient sur place. Ici, à Seattle. Je fronçai les sourcils sans m'en rendre tellement compte. Je fermai le dossier, me laissai aller contre celui de ma chaise de bureau. Portai mon thermos à mes lèvres et me rappelai que je n'avais plus une goutte de thé depuis un bout de temps. Je n'avais pas d'ordinateur, aussi décidai-je d'aller pianoter dans la salle informatique. Je passai ainsi plusieurs heures à tout répertorier. Je notais tout dans un bloc-note en format A5 millimétré. Je m'autorisais une pause clope toutes les heures histoire de prendre du recul sur mon programme, et traquer tous les détails que j'aurais pu oublier. A la fin de la journée, sur les coups de 20h, je rangeai mon dossier ainsi que mes quelques affaires dans mon sac et pris la direction de la sortie. Le plus funky restait à venir. (-> appartements d'Ivana Petrovitch) |
Forum : Archives Sujet : Seattle - Policier - Mike Bertolotti Posté Le 26/10/2015 à 21:34:59 J'avoue, le forum est bien référencé |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau d'Ivana Petrovitch Posté Le 26/10/2015 à 21:28:41 [Bureau de Gregory -> Ici] Le capitaine m'avait paru tout ce qu'il y a de plus cordial. Et impatient de me voir bosser. Je n'avais pas l'intention de manquer à mon devoir vis-à-vis de lui, du reste du Center ou même de la ville entière. J'avais l'ordre de mission, un petit topo dans les grandes lignes et le dossier qui allait avec. Tout ne pouvait aller que pour le mieux. Dans mon enthousiasme, j'avais même décidé de repasser à l'accueil histoire de régler des dernières formalités administratives. Je signai quelques paperasses par-ci par-là, récupérai mon insigne ainsi que mon arme de service à l'armurerie. Je m'attendais à une visite médicale ou quelque chose de ce genre. Je ne savais pas si c'était par négligence, ou s'ils avaient assez de mon dossier médical qui leur avait été transféré par la police de Portland. Je ne me serais pas inquiétée pour autant. Ma dernière mission d'infiltration remontait à plus d'un mois, j'étais certaine d'afficher du négatif pour tous les psychotropes que j'avais du consommer - toujours dans le cadre de ma mission, bien entendu. Qui plus est, on ne m'aurait pas transférée ici sans s'assurer de ma parfaite "santé". J'arrivai donc à mon bureau au moment où la plupart des agents prenaient leur premier café de la journée. Je sortai ma thermos et le sachet de la boulangerie, et les posai tous deux sur mon bureau avec le dossier que le Capitaine m'avait confié. Je finis par m'asseoir, prendre une gorgée de thé qui me brûla la gorge, et manger mon croissant en parcourant les premières lignes du dossier. Tout ça dans le bordel sonore qui semblait être quotidien par ici. |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau du Capitaine Gregory Posté Le 20/10/2015 à 23:09:11 Dossier en main, j'écoutais les dernières recommandations du boss. J'allais taffer en solo, c'était la bonne nouvelle du jour. J'opinai du chef lorsque celui qui me faisait face m'indiqua que je serai par la suite... indiquée. Cette perspective me convenait parfaitement. Je décidai de ne pas faire perdre son temps à Gregory avec des questions susceptibles de traduire le plus parfait amateurisme du genre "à quoi je le reconnaîtrai?", "il est grand?", ou "est-ce qu'il porte des lunettes?"... Les infos viendraient en leur temps, et de toute manière, si l'indic' est un tout petit peu futé, il sait se faire reconnaître lorsqu'il le faut. - Merci, chef. Je sortis sans demander mon reste. Mon précieux dossier ne demandait plus qu'à être feuilleté. (-> bureaux) |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau du Capitaine Gregory Posté Le 17/10/2015 à 23:59:13 Le Graal posé devant moi, à portée de main, attisait ma curiosité, mais j'écoutais avec encore plus de ferveur les indications du chef. Le Seraphin's blood, j'en avais eu des échos, principalement des journaux et de quelques collègues de la police scientifique. Une sacrée vacherie, à en croire les autorités. Et très croustillante pour les médias. L'affaire s'était tarie, et il m'avait semblé que le problème fût définitivement réglé. Apparemment non. Très dangereux et des plus déterminés? Ils n'étaient pas les seuls sur cette terre, et je restais persuadée que les russes n'avaient pas leur pareille en matière d'atrocités. Cultures différentes, applications différentes, supposé-je. - Pas pour le moment. J'attends d'avoir épluché le dossier, histoire de ne pas vous faire perdre votre temps. Je ne partais pas gagnante, avec mon type caucasien et mon léger relent d'accent russe. Pas plus qu'avec mes faibles compétences en self-defense ou en tir. Mais d'ici quelques semaines, je les connaîtrais mieux que leurs propres hommes d'armes, et eux ignoreraient jusqu'à mon existence. Juste retour à l'équilibre. Alors, une fois qu'on se bat à armes égales, c'est au plus rusé de faire la différence. Je pris le dossier et me levai, prête à partir, lorsqu'une question d'ordre technique - mais ô combien importante - me vint à l'esprit : - Euh, finalement si. Je bosse en solo? J'avais toujours travaillé seule. En tout cas pour mes missions d'infiltration. Certes, on n'est jamais complètement isolé du reste de la micro-société qu'un central peut former, ne serait-ce que pour avoir des infos, ou - une fois sur le terrain - avoir quelqu'un au bout du fil pour appeler du renfort si ça tourne vinaigre... mais de là à passer ses journées avec un boulet... |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau du Capitaine Gregory Posté Le 12/10/2015 à 21:57:19 Une mafia mongole à Seattle? C'était bien la dernière peuplade que je m'attendais à voir proliférer sur le sol américain. Comme quoi, mieux vaudrait désormais que je laisse mes préjugés au placard. Je laissai le Capitaine finir son entrée en matière, sans parvenir à détacher mes yeux du dossier qu'il avait posé devant moi. Je brûlais d'envie de l'ouvrir. De me lancer dans la mission. Ce cher capitaine savait me parler. Si j'avais pendant quelques jours redouté qu'on me colle à la machine à café à devoir traiter des dossiers de seconde zone tout en supportant les blagues vaseuses des collègues, je devais maintenant me rendre à l'évidence : il y avait du taff pour moi ici. Et je le prendrais. Je n'étais pour ainsi dire pas étonnée le moins du monde qu'ils peinent à trouver des informations. Déjà, sans agent infiltré, ça limitait drastiquement le champ des possibilités. Et puis, si cette organisation était aussi barbare que ce que me dépeignait Gregory, j'imaginais sans problème que les agents locaux ne soient pas vraiment tentés par l'approche. Je supposais qu'ils laissaient ce genre de boulot à la DEA. Mais les fédéraux pêchent les trois ou quatre plus gros poissons de l'Etat. Et en attendant, les rues de Seattle grouillent de fugus. Un classique. - Je suis plus que prête. S'il fallait se salir les mains, se foutre dans la merde, fricoter avec le diable, ils avaient trouvé la taupe qu'il leur fallait. |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau du Capitaine Gregory Posté Le 11/10/2015 à 15:45:56 Lorsque je vis le boss parcourir un dossier avec attention, devinant en même temps qu'il s'agissait du mien, je ressentis un bref sentiment de gêne, presque d'appréhension. Je me demandai ce qu'on pouvait bien encore me vouloir, et dans quelle mesure on me forcerait à remuer mon passé. Mais l'estime que le patron semblait me porter, à ce qu'il pouvait sortir de mon dossier, me rassura. Il semblait surtout curieux de savoir comment j'avais pu entamer ma carrière dans les forces de l'ordre alors que mes premières "activités", du point de vue de l'opinion communément admise, ne m'y destinaient pas du tout. - Non, ce n'est pas un hasard. Je pourrais même dire que ça m'est tombé dessus. Comme vous avez pu le lire dans mon dossier, mon père travaillait sous la coupe d'un clan de la pègre russe qui souhaitait s'installer aux Etats-Unis. Ils ne l'ont jamais forcé, mais qu'on s'entende bien, mon père n'avait pas le profil d'un criminel. Il tenait un café qui permettait à la mafia de blanchir une partie de son argent sale. Et j'ai appris bien plus tard qu'une partie de mes études à l'Université de Californie avaient été payées par cette organisation. J'étais, comme qui dirait, un investissement sur le long terme. Lorsque ma famille est rentrée en Russie, ils ont laissé mon père "prendre sa retraite", si on peut dire, pour se concentrer sur moi. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à bosser pour eux. Au début je ne me posais pas trop de questions. La chimie, c'était ma passion, ils en ont fait mon gagne-pain - et un sacré morceau de pain -, et ma famille vivait confortablement et en sécurité. Je croisai mes jambes et me rendis compte que je tripotais négligemment mon unique bracelet, constitué d'une lanière de cuir et d'un minuscule tube de verre. Les souvenirs refaisaient tous surface, les uns après les autres. Je décidai de ne montrer aucun signe de faiblesse et continuai mon histoire comme je l'avais commencée. - Mais un jour j'ai eu une... altercation, avec le fils du patron. Je ne supporte pas les tricheurs, encore moins les tricheurs camés. J'ai dû quitter la Russie avec ma famille avant que la situation ne dégénère. Je me mordis un côté de la lèvre en repensant à ce qu'avaient fait ces fils de putes. Aucun sentiment de vengeance ne m'avait hantée jusqu'à présent. Et il était hors de question que ça commence. Mais même après plusieurs années, je ne supportais pas l'idée qu'ils puissent encore respirer. - Ils ont tué mes parents quelques mois plus tard. J'ai jamais su comment. J'eus une pensée pour ma petite soeur qui avait, comme moi, échappé à ce règlement de comptes. Après tout ce temps, je remerciais encore le Ciel. - Après j'ai bossé pour une industrie pharmaceutique que je connaissais bien, de par ma formation, et... le fait que j'avais déjà, plus ou moins bossé pour eux. C'est dans le dossier, je vous apprends rien... Bref, on a été tranquille un moment, jusqu'à un attentat raté qui m'a quand même menée jusqu'au poste de police, pour une déposition. Mais le lendemain, ils m'ont demandé de revenir, soit disant qu'il leur manquait quelques info'... C'est là que j'ai été interrogée par des agents du bureau. Mon profil les intéressait. Ils savaient ce que j'avais fait en Russie. Mais tout ça ne relevait pas de leur juridiction, et quand bien même ils auraient contacté les autorités russes, vous savez comme moi que le niveau de corruption là-bas aurait davantage joué en ma faveur. Alors je suppose que pour eux l'équation était simple : je serais beaucoup plus utile de leur côté. Cette fois, un sourire ironique ornait mes lèvres. Les représentants de la Nation, défenseurs de l'intérêt général... peuvent avoir la mémoire courte, et une définition très fluctuante, parfois, de cet intérêt général. - Ensuite j'ai été affectée à une brigade récemment créée dans la police de l'Oregon, et spécialisée dans les stups. Je bossais principalement en tant qu'agent infiltrée, mais j'avais toujours des coups de main à donner aux collègues au labo : la plupart du temps pour des analyses et pour les rapports qui allaient avec. J'avais enfin fini mon histoire. C'était pas spécialement agréable de ressasser toutes ces conneries, mais bon. Fallait bien ça pour espérer s'intégrer. C'était le passage obligé. Mais j'espérais quand même qu'on viendrait pas m'emmerder pour tous ces trucs dont je ne tirais pas particulièrement de fierté. |
Forum : Bureaux Sujet : Bureau du Capitaine Gregory Posté Le 09/10/2015 à 14:24:22 Au bout de quelques minutes d'immobilité et de silence, ce qui semblait hautement contrevenir aux normes sociales de cette jungle, je finis par remarquer que quelques têtes s'étaient tournées vers moi. Certaines hostiles. La plupart simplement curieuses. J'en remarquai même une qui me détaillait de haut en bas comme un steak. Sympa. Le machisme du milieu ne disparaîtrait jamais. La tête en question et le corps qui allait avec amorcèrent un mouvement dans ma direction, et je réfléchissais déjà à la manière la plus polie d'éconduire l'importun lorsque je fus sauvée par l'intervention de celui qui semblait être mon boss, au vu de son grade. Et du bureau personnel qu'il mentionna. Contrairement à ses subalternes qui semblaient tous devoir travailler dans cet open-space excessivement bruyant. Après l'avoir brièvement salué, et avoir acquiescé d'un signe de tête à ses paroles, je le suivis jusqu'à son bureau. Je pris place sur le siège qu'il me désignait, et attendis qu'il se fût lui aussi installé. Je savourais déjà le calme de la pièce. |
Forum : Autres lieux Sujet : Accueil du SPD Posté Le 08/10/2015 à 23:40:22 Après une marche matinale d'une bonne quarantaine de minute, j'arrivai finalement à bon port. J'avais croisé sur ma route, au croisement de deux boulevards, une boulangerie-pâtisserie tenue par un couple franco-américain dans laquelle je n'avais pas pu m'empêcher de faire irruption. Arrivée à la grille, je luttais encore contre la tentation de dévorer l'énorme croissant aux amandes dont l’appétissante odeur me torturait depuis maintenant un bon quart-heure. Mais je parvins à repousser l'échéance. Il ne s'agissait pas de prendre mes fonctions dans une béatitude béate qui ne manquerait pas de susciter bien des jalousies. Il fallait faire bonne impression. Et une bonne impression, c'est avant tout une non-impression. J'arrivai au SPD Center par l'entrée principale, comme le mentionnaient les énormes lettres de métal accrochées sur le fronton du bâtiment. Je fis un tour d'horizon, aperçus un pan de la grille qui devait délimiter le parking, et levai la tête vers les étages supérieurs. Le tout offrait un rendu sobre, propre, efficace. Je finis par pousser la porte. Le brouhaha ambiant ne tarda pas à me provoquer de désagréables bourdonnements dans les oreilles. Il me faudrait vite me réhabituer à la vie en communauté, car une fois lancée dans mon boulot, je ne comptais plus les heures. Et les passer dans une telle fourmilière nécessiterait une rapide adaptation. |
Forum : Archives Sujet : Seattle - Policier - Ivana Petrovitch Posté Le 08/10/2015 à 19:31:27 C'est mon choix définitif ^^ |
Forum : Domiciles Sujet : [West District] Appartement d'Ivana Petrovitch Posté Le 08/10/2015 à 01:27:48 Trois heures après être parvenue à trouver le sommeil, se faire réveiller par l'éclatement d'une vitre, ça ne peut vous annoncer qu'une mauvaise journée. Réveillée en sursaut, j'eus le réflexe - idiot, certes - d'essayer d'attraper mon arme, que je gardais toujours sous mon oreiller. Deuxième choc de la matinée : pas d'arme. Evidemment, crétine, tu es mutée aujourd'hui. Et le p'tit dernier : coup d'oeil vers le réveil, cinq heures. Soit à peu près trois douches et deux petit-dej' d'avance sur l'horaire initialement prévu. Très, très longue journée qui s'annonçait. J'enfonçai d'abord ma tête dans mon oreiller, à la recherche de Morphée. Pas de toute, il s'était vraiment tiré. Puisqu'il n'y avait pas moyen de fermer l'oeil, je décidai de me lever, et allai vérifier la fenêtre de la cuisine. Dans ces moments-là, on a l'espoir - jusqu'à la dernière seconde - que tout ce bordel n'était que le fruit de notre imagination, ou au mieux le fruit de la malchance du voisin. Mais j'eus le plaisir de constater que ni mon imagination ni le voisin ne pourraient me redonner le sourire ce matin. La vitre de ma cuisine était bel et bien pétée. Je récupérai l'auteur du préjudice : une bouteille de bière vide. A n'en pas douter, l'oeuvre d'un parfait imbécile alcoolisé - un double imbécile, donc - qui aurait certainement meilleur compte d'entamer une carrière dans le baseball plutôt que dans l'emmerdement d'autrui. Après avoir passé un bon quart d'heure à : trouver du chatterton, le couper, le coller soigneusement, et en rajouter une couche - pour les courants d'air, voyez-vous -, je finis par m'allumer une clope. Et me servir un thé brûlant que je bus en admirant mon oeuvre depuis le canapé. Bon, fallait avouer, cette nouvelle fenêtre ne participait pas tout à fait à pallier le manque de luminosité initial de l'appartement. En plus de ça, je n'avais aucune idée de comment changer cette saleté de fenêtre. Mais j'avais la désagréable impression que si j'avais le malheur de faire appel à un professionnel, j'y laisserais un bras. Ou deux. Tant pis, je n'avais ni le temps ni l'envie - bon, disons que j'avais le temps, théoriquement, mais vraiment aucune envie - de me pencher sur la question tout de suite. En rentrant, ce soir, j'aurais peut-être encore assez d'énergie et de volonté pour partir à la recherche d'un voisin bricoleur. Je lavai ma tasse et la mis à égoutter à côté de l'évier, sur l'horrible structure métallique destinée à cet usage - mais certainement pas à celui d'offrir une quelconque forme de décoration. N'ayant absolument pas faim, j'optai pour une douche brûlante. Qui, en l'espèce, aurait plutôt pu être qualifiée de "juste tiède". Ce qui n'était pas pour rehausser mon humeur. Coup d'oeil sur le réveil : six heures. J'allumai une deuxième clope et me résolus à faire mes affaires. Préparer mes papiers, orner mon carnet de notes flambant neuf à un stylo noir parfaitement banal, lacer mes chaussures avec une lenteur que je ne me soupçonnais pas capable d'atteindre, et finalement enfiler mon blouson. La descente des deux étages me fit réfléchir à mon moyen de transport. J'avais deux heures à tuer. C'était décidé, je marcherais jusqu'au SPD Center. J'en vins presque à espérer que la circulation piétonne puisse être ralentie par n'importe quel phénomène de type pluvieux, grêleux, ou tout simplement par la chute de quelque météorite passant par là. (> SPD Center) |
Forum : Écrits Personnels Sujet : Ivana Petrovitch - (0) Grade 2 Posté Le 05/10/2015 à 22:40:31 Une salle sans fenêtres, du genre de celles que l'on réserve aux interrogatoires. Une unique lampe pendant au bout d'un misérable câble, presque à hauteur des yeux, d'une qualité aussi médiocre que pouvait en témoigner la faible intensité de sa lueur. C'était donc à ça que ressemblaient les salles d'interrogatoire du FBI. Franchement, elles ne valaient pas celles que l'on pouvait trouver en Russie, dans les sous-sols des quartiers généraux mafieux. Le sol était bien trop propre. Les murs bien trop lisses. - Un café? - Sans façon. L'un des deux agents qui m'avaient escortée jusqu'ici sortit de la pièce, me laissant croire qu'il était le prédisposé au café, alors qu'il se tenait derrière le miroir sans-tain, bien disposé à de laisser filer aucune bribe de conversation. J'attendis d'y être conviée pour prendre place, puis demandai si la cigarette était autorisée. Je reçus un cendrier en plus d'un acquiescement poli. Mon jour de chance. L'agent qui se tenait devant moi, un grand type tout rachitique qui devait avoir raté ses sept ou huit derniers repas, gardait la tête haute malgré les signes de fatigue indénombrables que l'on pouvait lire sur son visage. J'en eus de la peine pour lui. Café en main, il attaqua néanmoins la conversation sans pincettes. - Combien de kilos de LSD et de crystal doit-on à vos prouesses? Trois-cents? Quatre-cents? - Vous y êtes presque. Il n'avait pas l'air de vouloir plaisanter. Je ne me moquais pourtant pas de lui. - Si ma mémoire est bonne : cent vingt-six kilos de crystal, à peu près deux-cent-cinquante d'héroïque - beaucoup plus consommée là-bas -, pas mal de LSD en effet, et quelques commandes spéciales. - Des commandes spéciales? - Des NPS. Des "research chemicals", comme vous dites. - Des drogues sur mesure... - C'est ça. Plus chères. Enfin je vous dis ça, j'ai jamais vu la couleur des recettes. - Vous étiez pourtant payée, non? - Si, bien sûr, mais un salaire fixe. De 250 000 roubles, si vous voulez tout savoir. Mon interlocuteur fit une moue. - Pas terrible, compte tenu des risques. - Des risques? Quels risques? Je souriais presque. Les américains n'avaient définitivement pas conscience d'autres systèmes que le leur... - Je ne prenais jamais le moindre risque. En tout cas pas vis-à-vis de la justice. Si on peut appeler ça "Justice"... La corruption, c'est le nerf de toute la pyramide. Vous voyez? - J'en ai des notions, oui. Mais revenons au sujet. Vous est-il arrivé de consommer? Je haussai un sourcil. - Vous me prenez pour une idiote? Non, je n'ai jamais touché à ça. - Même pas pour... disons, un contrôle qualité? - Je suis diplômée en chimie organique de l'Université de Californie... Je n'ai besoin d'aucun contrôle qualité, je vois les molécules. Devant mes yeux. Quand on sait lire, on sait si ce qu'on a écrit est bon. L'agent ne fit aucune remarque. Il examina le dossier posé devant moi, en bout de table. Mon dossier, sauf erreur de ma part. Il prit d'ailleurs la peine de s'asseoir pour le lire. Au même moment, le collègue arriva avec un grand mug fumant qu'il posa à côté de lui avant de s'éclipser pour la seconde fois, nous laissant seuls de nouveau. Quant à mon agent préféré, qui portait un badge au nom de Carter -même si cela ne m'avançait en rien sur le sujet de sa véritable identité-, il ne détourna pas les yeux du carton jauni qui semblait l'obnubiler. Il ne semblait même pas vouloir toucher à son café. En réalité, je mis beaucoup de temps à me rentre compte qu'il me faisait simplement poireauter. Pour tester ma patience certainement. Je sortis une autre cigarette que j'allumai. Je m'étirai. Me mis à scruter le plafond. - Je peux? Lorsque mes yeux revinrent sur lui, je fus surprise de voir qu'il désignait le paquet de Philip Morris que j'avais laissé sur la table. Je lui fis un signe de tête et lui tendis aussi mon briquet. - Pourquoi être revenue aux Etats-Unis? - Un altercation avec le fils de mon patron. Lui, pour le coup, avait le souci du "contrôle qualité"... - Et vous avez tout plaqué pour ça? - Je n'aime pas qu'on mette le nez dans mon travail. Et si le boss s'était rendu compte de... l'amenuisement inexpliqué des quantités fournies. Je donnais pas cher de ma peau. - Alors vous avez dénoncé son fils? - Non, je l'ai d'abord mis en garde. Il a rapidement étouffé l'affaire. J'ai tout écrit dans le rapport que vous m'avez demandé, au passage. - J'aime parler avec vous. - J'en suis touchée. - Continuez. - Du coup, c'était vite vu. Je m'asseyais sur les indemnités de départ et prenais le premier avion pour New-York. J'ai embarqué mon père, ma mère, et ma sœur. J'étais naïve à l'époque. Je baissai la tête. Me perdis dans l'épaisse fumée qui nous entourait. Sale souvenir qui resurgit. - Vos parents ont été tués. J'acquiesçai. Soupirai. - C'est pas le genre de milieu qu'on laisse derrière soi. En tout cas pas sans son accord. - Hmm. Il écrasa son mégot. Je l'imitai. Il referma le dossier et le posa sur la table. - Quoiqu'il en soit, vous avez un rôle actif - et, de fait, une responsabilité - dans l'empoisonnement volontaire de milliers de personnes. - En dehors du sol américain. Et puis, parler d'empoisonnement... d'empoisonnement volontaire, c'est ça? Je vous en prie, je n'ai jamais rencontré ces gens. Je ne leur ai pas mis le couteau sous la gorge. Je dirais même que vu sous un certain angle, j'étais d'utilité publique. Il tiqua. - Vu sous un certain angle! Entendons-nous bien. Parce que mes produits étaient purs, chimiquement propres. Jamais coupés à de la saloperie. C'était tout une industrie, ils vendait au détail mais en grande quantité. Y avait même un mec qui bossait le packaging des emballages. C'est vous dire si la "maison" était pro'. Je lui décrivis dans les détails toute la chaîne de production, depuis les fournisseurs - leur nom, ville où se trouvait le siège, et activité principale - jusqu'à la distribution. Je lâchai les noms des petites frappes qui dealaient dans les rues. Et finalement, le nom du boss. - Inconnu au bataillon. - Il est jamais venu aux Etats-Unis. Demandez à la CIA, peut-être qu'ils ont quelque chose sur lui. - Et vos parents? - Des hommes à lui, installés sur le sol américain. 'Y en a pas mal. - Vous pouvez me donner des noms. - Si j'avais des noms, je me serais occupée d'eux moi-même. - Peut-être en aurez-vous un jour l'occasion, qui peut savoir. Je levai les yeux au ciel et m'allumai une clope. Je devais donner l'impression de me foutre de sa dernière phrase comme de ma dernière chemise, parce qu'il se mit en tête d'insister. - Votre profil me laisse penser que mes supérieurs seraient... intéressés, par votre potentiel. - Vous prenez quoi? demandai-je en souriant. Ça ne le fit pas rire. Il continua sans faire attention à ma remarque. - La DEA souhaite placer des effectifs fixes dans certaines polices d'état. Ils ont besoin d'agents infiltrés dans certaines de leurs brigades. Mais les fonctionnaires ont du mal à se salir les mains. - Alors, vu que les miennes sont déjà sales... |
Forum : Archives Sujet : Seattle - Policier - Ivana Petrovitch Posté Le 04/10/2015 à 22:28:58 Merci beaucoup ! |
Forum : Domiciles Sujet : [West District] Appartement d'Ivana Petrovitch Posté Le 04/10/2015 à 22:26:46 En sortant du taxi - soit juste après m'être fait extorquer le double de la somme initialement calculée par mon smartphone, et sans la moindre politesse d'ailleurs - je me suis retrouvée devant un immeuble. Mon immeuble. Ou plutôt un amoncellement d'appartements miteux qui ne semblait encore tenir sur ses fondations qu'au prix d'un effort de tous les instants. Et d'un vent pas trop violent. Je suis restée deux bonnes minutes plantée là, comme une demeurée, mes valises à côté de moi, un sac de randonnée dans le dos, une cigarette entre les lèvres. J'ai d'abord pris soin de détailler toute la zone qui s'offrait à mes yeux. Les différentes façades, les terrasses adjacentes, les sorties de "secours" de type poubelles ou parking, les plaques d'égouts. Tout fut passé au crible. Vieux réflexe d'agent infiltré. La connaissance du terrain, c'est le B.A-BA, comme dirait l'autre. J'ai fini par jeter mon mégot dans le caniveau auquel je tournais le dos, pour m'emparer de mon barda -qui pesait son poids d'ailleurs - et pénétrer dans le bâtiment. De l'intérieur, il était à peu près aussi pourri. Peut-être légèrement moins flippant... Mais c'était sans compter la porte qui manqua m'assommer. J'ai juste eu le temps de reculer d'un pas qu'un type en caleçon se faisait éjecter manu militari par sa rombière, accompagné de tout une batterie d'effets personnels allant du jogging rapiécé au grille-pain encore chaud, en passant par la brosse à dents et le sac de sport... J'eus seulement le temps de traverser son sillage pour atteindre les escaliers que sa nana débarquait à sa suite comme une furie en le gratifiant de tous les noms d'oiseaux exotiques que sa mémoire avait pu emmagasiner. Et c'était peu dire. Elle entamait seulement le deuxième couplet quand je parvins enfin au deuxième étage. Arrivée sur le pallier, je tombai nez-à-nez avec le numéro 22, mon appartement. Impeccable. J'avais les clefs. La serrure avait du jus. Note pour moi-même : faire changer cette saloperie. Pas que le quartier m'inspirait pas, mais le quartier m'inspirait pas. Bon, une fois à l'intérieur, ça cassait pas des briques. Le minimum vital pour un minimum de confort dans un minimum d'espace. Cela étant, je supportais parfaitement l'exiguïté. Je me sentirais d'ailleurs vite à mon aise dans ce nouveau clapier. J'ai repéré la présence d'une machine à café mais aussi, et surtout, l'absence de bouilloire. Fort heureusement, j'avais apporté la mienne. Ma vie. Je l'ai installée aussi sec sur le plan de la cuisine, et remisé la machine à café au placard. Le ménage avait été fait, c'était déjà ça. Posant mes affaires à côté du canapé, et ma veste sur un accoudoir, j'envoyai un bref texto à Svetlana du style "Coucou p'tite soeur, bien arrivée. Je mets un peu d'ordre et je t'appelle. Kiss". Je profitais de l'aspect encore impersonnel et étranger des lieux pour me faire un thé et fumer ma clope sur le canapé comme une parfaite clandestine. Une fois en condition, je pus commencer à marquer mon territoire. |
Forum : Hors Jeu Sujet : Présentation des joueurs IRL Posté Le 04/10/2015 à 21:46:43 Identité : Chloé |
Forum : Archives Sujet : Seattle - Policier - Ivana Petrovitch Posté Le 04/10/2015 à 21:33:55 Ah, super idée! C'est vrai que ça me gênait un peu, et en même temps je me posais la question de savoir si la police était au courant de cette partie de mon passé. Etant donné que c'était dans un autre pays... Mais d'un autre côté il me paraît plus vraisemblable qu'ils soient au courant (les renseignements américains, la Russie... tout est dit xD). Ensuite je me suis dit que peut-être ils n'en avaient pas grand chose à péter, au final. Un marché parallèle doublée d'une nuisance pour la santé des citoyens de l'"ennemi de toujours"... |